« Qu’il était sanglant mon Parti socialiste chartrain… » (4)

Du côté de Saint-Prest

4ème acte : les trahisons de Vallet.

2006 : les socialistes Françoise Vallet et Bernard Farion accordent leurs ambitions pour les prochaines échéances électorales. Vallet jure au vice-président de la région Centre qu’elle vise uniquement la députation et qu’elle le soutiendra comme tête de liste municipale chartraine.

17 juin 2007, 2ème tour de la législative, il manque seulement 59 voix à Françoise Vallet pour faire chuter le sortant UMP Jean-Pierre Gorges, cependant qu’elle est majoritaire dans la ville de Chartres. Or, son adversaire a usé de méthodes déloyales pendant la campagne. La logique voudrait donc que la socialiste conteste l’élection devant le conseil constitutionnel.

Mais Françoise Vallet hésite à cause du caractère aléatoire de la procédure et du risque d’apparaître comme une mauvaise perdante, alors que la mairie lui tend les bras en mars 2008… Le recours intempestif effectué par un collectif de militants de gauche perturbe la stratégie de Françoise Vallet, oblige intellectuellement cette dernière à déposer le sien, à contre-cœur et à l’extrême limite du délai légal.

Le 29 novembre 2007, sur la base de quatre mémoires juridiques rédigés par l’avocate Sandra Renda, proche de Bernard Farion, le conseil constitutionnel annule l’élection de Jean-Pierre Gorges pour « manœuvres » et provoque la tenue d’une élection partielle début 2008.

Le problème, c’est qu’entre temps, Françoise Vallet a succombé au chant des sirènes de quelques courtisans l’implorant de se présenter comme première des socialistes à la municipale de Chartres en concurrence de Bernard Farion. Le 5 octobre 2007, dans un remake du duel de l’année précédente entre Vallet et Santerre, les militants socialistes chartrains choisissent la femme plutôt que l’homme, à 41 voix contre 22.

Farion se sent trahi. Avec lui toute la gauche locale quand Françoise Vallet, qui avait auparavant gravé dans le marbre son opposition au cumul des mandats, déclare qu’elle veut devenir …député-maire de Chartres.

Certes, le 3 février 2008, Françoise Vallet remporte largement la législative partielle, mais ensuite, les catastrophes s’enchaînent : elle viole sa parole de militante « anti-traité européen simplifié » en votant le traité de Lisbonne à l’Assemblée nationale ; elle est laminée à l’élection municipale du printemps 2008 à cause de son refus d’accepter un partenariat équitable avec les autres familles de gauche, sans oublier la candidature dissidente et vengeresse de Bernard Farion ; coup de grâce le 26 juin 2008 : le conseil constitutionnel l’invalide et la déclare inéligible au motif qu’elle a bénéficié d’avantages directs ou indirects pendant la campagne électorale législative de la part du PDG de l’hypermarché Leclerc de Luisant…

La Piquouse résume pour les nuls : fin 2007, la gauche avait toutes les cartes en main pour bouter Gorges hors du pays chartrain, le PS a tout fait capoter…

A suivre l’acte 5 : de Charybde (Lebon) en Scylla (Lemoine).

3 réflexions sur “« Qu’il était sanglant mon Parti socialiste chartrain… » (4)

  1. Je découvre; très tardivement, cette saga, c’est passionnant.

    Ce qui est attristant, c’est que sous cet angle DE VUE, la conclusion sera que ces personnes du PS agissent simplement pour gagner un pouvoir… Où est la cause des habitants de l’agglomération ?

    Par esprit d’équité, auriez-vous le même angle de vision pour par exemple le RPR devenu UMP. Etait-ce même niveau ou meilleur ou ….?

  2. Cher Christophe, sachez que le Parti socialiste comprend aussi des militants de grande valeur qui travaillent pour l’intérêt général. Mais il est vrai que la lutte pour le pouvoir a complètement dénaturé la noble cause. Pire, la saga continue. Je prépare à ce propos un billet pour l’après-législative 2012.
    Puisque vous y tenez, je vais me fendre d’une série sur la droite chartraine. Ce sera plus feutré, mais au moins aussi sanglant. Donnez-moi quelques semaines, car je croule sous les travaux d’écriture et de recherches.

    • Voyez-vous, MPM, je n’ai aucun doute qu’il existe dans tous les partis des militants de valeur et de bonne foi. Pour l’exemple du PS, Jean-Michel Peytavit, adjoint de François Lamy à Palaiseau était de ceux-là. C’est un ami, travailleur et droit, pédagogue et lucide.
      Mais j’insiste, la politique corrompt trop souvent et le désir de pouvoir l’emporte sur l’intérêt général. Rares sont les candidats « nobles ». Ce qui finit par donner lieu à un désintéressement général.

      Et lorsque dans une municipalité comme Lucé, le maire Emmanuel Lecomte écarte systématiquement la bonne volonté des membres des autres groupes que le sien, il s’agit d’un déni de démocratie et surtout d’une preuve de grande incompétence. Et ceci aboutit à des clivages de parti insensés.

      Pourquoi le maire de Lucé ne s’appuie-t-il pas sur les propositions et le travail de terrain que peuvent faire Jean-Claude Leliard, Josiane Potier, Jacqueline Robbe ou Liliane Ménager et Willy Plouzeau et Dominique Collin par exemple ?
      Ce sont des personnes très compétente, vraiment représentatives de la population de Lucé. Or le maire Emmanuel Lecomte les traite avec mépris.

      J’espère de tout cœur que ces personnes et des élus de la liste majoritaire auront le courage apolitique de se positionner sur une liste sans étiquette et d’être candidats pour Lucé et non afin de « placer Lucé dans le panier du P.R.G ».

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